Les cyberattaques, pannes systèmes ou incidents physiques peuvent paralyser en quelques heures toute une entreprise. Face à cette réalité, la question à se poser n’est plus « cela va-t-il m’arriver ? », mais « suis-je prêt à faire face quand cela va arriver ? ».
C’est là qu’interviennent trois dispositifs fondamentaux : la sauvegarde, le Plan de Reprise Informatique (PRI), et le Plan de Reprise d’Activité (PRA). Une stratégie efficace de sauvegarde PRI PRA permet de limiter considérablement l’impact d’un sinistre sur l’activité de l’entreprise, tout en assurant un redémarrage rapide et maîtrisé.
Sauvegarde, PRI, PRA : des concepts complémentaires
La sauvegarde constitue la base de toute stratégie de sécurité. Elle permet de disposer d’une copie de ses données, à restaurer en cas de perte, d’altération ou de chiffrement malveillant. Mais en cas d’incident majeur, il ne suffit pas de posséder une sauvegarde. Encore faut-il pouvoir redémarrer les systèmes, restaurer les applications, permettre aux collaborateurs de se reconnecter et aux clients d’accéder à leurs services. C’est là qu’interviennent le PRI et le PRA.
Le Plan de Reprise Informatique est un volet technique du PRA. Il vise à rétablir les composants critiques du système d’information : serveurs, réseaux, logiciels métiers, outils de communication, accès distants, etc. Il s’agit d’un plan opérationnel détaillé, destiné aux équipes IT, qui décrit comment remettre en fonctionnement les ressources numériques essentielles dans les plus brefs délais.
Le Plan de Reprise d’Activité, quant à lui, est un dispositif plus large. Il couvre non seulement les systèmes informatiques (via le PRI), mais aussi les processus métiers, les ressources humaines, les prestataires, la logistique ou encore les communications de crise. Il répond à une logique organisationnelle : comment garantir la continuité des services prioritaires malgré un événement perturbateur.
Pourquoi mettre en place un PRI/PRA aujourd’hui ?
Les interruptions d’activité ont un impact direct sur la productivité, la relation client, les revenus et parfois même la pérennité de l’entreprise. Plusieurs études estiment que les entreprises sans stratégie de reprise formalisée ont beaucoup plus de mal à survivre à un incident grave.
Outre la réduction des risques opérationnels, un PRA bien conçu permet également de répondre à certaines exigences réglementaires (NIS2 et ISO 2700), de rassurer les partenaires et les clients, et d’optimiser ses contrats d’assurance cyber.
Les étapes clés pour construire un plan de reprise efficace
La mise en place d’un PRA intégrant un PRI suit une méthodologie structurée, qui s’adapte aux spécificités de chaque organisation.
1. Obtenir l’engagement de la direction
La mise en place d’un PRA ne peut être efficace sans une implication directe de la direction générale. C’est elle qui détient la vision globale des priorités stratégiques et qui est en capacité de trancher sur les activités critiques à protéger, les moyens à allouer, et les zones où l’entreprise accepte de prendre un risque maîtrisé.
Dans une logique de gestion des risques, la direction peut aussi envisager le transfert de risque : en s’appuyant sur des prestataires spécialisés pour déléguer tout ou partie de la responsabilité technique et opérationnelle de la reprise d’activité. Cette réflexion, fondée sur des arbitrages clairs, est le socle d’un PRA pertinent, cohérent avec la réalité et les moyens de l’entreprise.
2. Identifier les processus métiers et systèmes critiques
Cette étape consiste à cartographier les activités essentielles à la continuité de l’entreprise, et les systèmes informatiques qui les supportent. Il s’agit aussi d’évaluer les dépendances et les points de vulnérabilité.
3. Analyser les risques et scénarios de crise
Il est nécessaire de simuler différents types d’incidents (cyberattaque, incendie, panne réseau, perte de données…) pour mesurer leurs conséquences et prioriser les actions de reprise.
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4. Définir les objectifs de reprise
Deux indicateurs sont essentiels :
- Le RTO (Recovery Time Objective) définit le délai maximum acceptable pour redémarrer une activité après l’incident.
- Le RPO (Recovery Point Objective) définit la durée maximale pendant laquelle les données peuvent être perdues sans impact critique.
Ces paramètres orientent les choix techniques du PRI : fréquence des sauvegardes, redondance des infrastructures, automatisation des restaurations, etc.
5. Déployer les solutions de sauvegarde et de reprise
Une fois les besoins identifiés, il convient de mettre en place les outils et les procédures adaptés : sauvegarde externalisée, stockage immuable, réplication de données, serveurs de secours, solutions de continuité réseau, etc.
6. Documenter et former les équipes
Le plan doit être clair, opérationnel, mis à jour régulièrement et accessible. Les collaborateurs concernés doivent être formés aux bons réflexes en cas d’incident.
7. Tester, tester, tester !
Un PRA/PRI qui n’est jamais testé est un plan théorique. Des exercices réguliers permettent de valider les scénarios, d’améliorer les procédures et de garantir la réactivité des équipes le jour où un incident surviendra réellement.
Un investissement stratégique
La mise en place d’un PRI ou PRA n’est pas réservée aux grandes entreprises. Les TPE, PME, professions libérales ou collectivités locales sont tout aussi concernées, car elles sont souvent plus vulnérables face aux incidents informatiques.
Un bon Plan de Reprise Informatique, adossé à un PRA cohérent, permet non seulement de limiter les pertes mais aussi de renforcer la maturité globale de l’entreprise en matière de cybersécurité, de conformité et de gestion des risques.
Préparer sa reprise, c’est protéger son activité, ses clients et sa réputation.